vendredi 31 octobre 2008

Alexander 'Skip' Spence - Oar

Alexander 'Skip' Spence fait ses débuts, en 1965, au sein d'un obscur combo garage, The Top Siders, où émargent également des membres du Chocolate Watch Band. Contacté par le Quicksilver Messenger Service, c'est finalement Marty Balin qui, en 1966, le persuade de prendre la batterie au sein du Jefferson Airplane, alors qu'il n'a jamais joué de cet instrument. Il n'y fera qu'un passage éclair et rejoindra Moby Grape comme guitariste. Mais, psychologiquement fragile, Spence pète un câble en juillet 1968, alors qu'ils sont en studio et, armé d'une hache d'incendie, tente d'attaquer les autres membres du groupe. Il est arrêté, emprisonné, puis interné dans un hôpital psychiatrique d'où il ne sortira qu'à la fin de l'année. À peine dehors, il enfourche sa moto et part à Nashville enregistrer, entièrement seul, cet album. Véritable OVNI musical, ce disque étrange et fulgurant est une pièce maîtresse de ce que l'on pourrait appeler le rock camisole. Passé complètement inaperçu, et l'une des plus mauvaises ventes de CBS à l'époque, c'est aujourd'hui un disque culte, à ranger à côté des deux albums de cet autre barge qu'était Syd Barrett. Après cet album, Alexander Spence travaillera en quelques occasions avec Moby Grape (pas rancuniers!) et les Doobie Brothers. Il meurt d'un cancer en 1999, au moment où, ironie du sort, est édité More Oar, un hommage en forme de reprises par Robert Plant, Beck, Tom Waits, Mudhoney...

Oar (1969)

Faust - Faust IV



Le quatrième album de Faust, et sans doute un des plus abordable du groupe. Une fois de plus, Faust expérimente et mélange les styles pour composer une véritable mosaïque de ce que la musique en général, et le rock en particulier, peut offrir. Tout ici respire la créativité. Remasterisé et réedité en 2007, augmenté, pour le même prix, d'un très bon CD bonus, cet album n'a pas pris la moindre ride.

Faust IV (1974)

jeudi 30 octobre 2008

Link Wray - Lost Cadence Sessions '58

Link Wray n'a peut-être pas inventé le rock, mais en perçant les haut-parleurs de son ampli, il a créé ce son crade et particulier auquel personne n'a échappé et qui deviendra le fuzz, dont on sait l'importance dans la musique. S'il se consacre à la guitare, c'est parce que le poumon perdu à la suite d'une tuberculose contractée pendant la guerre de Corée lui interdit de devenir chanteur. Peu importe, ça n'empêchera pas cet indien Shawnee de délivrer le plus sauvage des rock'n'roll et de réussir le tour de force de composer le seul instrumental interdit de radio pour cause d'incitation à l'émeute ('Rumble' en 1958).

I had to search for sounds, play through off-brand guitars, and slash up my speakers. I had to make my own distortion. Back in the ’50s, there was Chuck Berry, Jerry Lee, but ‘Rumble’ don’t sound like ’50s rock and roll. It sounds like outer space.
Link Wray (1999)

White Lightning The Lost Cadence Sessions '58 (2006)

mardi 28 octobre 2008

Sons Of Adams - Moxie EP

Malgré une courte existence et une discographie limitée à trois 45 tours enregistrés en 1966, ce groupe est un des meilleurs combos de la scène garage de Los Angeles. On verra plus tard ses membres (parmi lesquels Randy Holden), dans des groupes comme Other Half, Love ou chez Frank Zappa. Ils feront également une apparition dans le film de Sydney Pollack The Slender Thread (30 minutes de sursis) avec Anne Bancroft et Sidney Poitier. Compilés par le label Moxie en 1980, ces morceaux figurent également sur plusieurs compilations garage (Pebbles, Sixties Rebellion, Turds On A Bum Ride, Fuzz, Flaykes, And Shakes).

Moxie EP (1980)

Robert Wyatt

Rendre hommage à Robert Wyatt est un exercice à la fois évident et difficile. Évident d'abord, pour le Dr Faustroll, puisque, pour avoir créé la musique d'une pièce d'Alfred Jarry à laquelle assistait un très important pataphysicien, son groupe se voit décerner l'Ordre de la Grande Gidouille et se retrouve bombardé orchestre officiel du Collège de Pataphysique, qui, en tant que tel, se doit d'ouvrir la parade officielle de Pataphysique chaque fois qu'elle est appelée à défiler, ce qu'elle ne fait bien entendu jamais. Difficile, ensuite, au vu du talentueux parcours de l'artiste: quel disque choisir ? Deux, en fait. D'abord, Nothing Can Stop Us, pour saluer l'engagement militant du bonhomme et pour cette version extraordinaire du 'Strange Fruit' de Billie Holyday, et puis ces Peel Sessions période Rock Bottom, parce que 'Alifib' est une des plus belles chansons du monde!

Nothing Can Stop Us (1982)
The Peel Sessions (1987)

Franck Pavloff - Matin brun

Un texte noir et salutaire, écrit par Franck Pavloff en 2002, superbement interprété par Jacques Bonnaffé et Denis Podalydès. Petite chronique d'une dictature ordinaire en 9 minutes et 33 secondes.

Matin brun (2006)

Pierre Bastien - Eggs Air Sister Steele

C'est en 1977 que Pierre Bastien construit ces premières machines musicales. Dans les années 80, il évolue au sein du Bel Canto Orquestra de Pascal Comelade et, à la même époque, il construit et met au point un orchestre mécanique composé de pièces de Meccano, d'instruments de musique traditionnels et d'objets usuels. C'est avec ces machines regroupées sous le terme Mécanium, et d'autres, issues de pratiques voisines, qu'il enregistre ses albums et donne ses concerts depuis plus de vingt ans.

Eggs Air Sister Steele (1995)

lundi 27 octobre 2008

The Music Machine - Turn On (The Music Machine)

The Music Machine, aussi appelé Bonniwell Music Machine, du nom de son leader, Sean Bonniwell, est un groupe de Los Angeles qui enregistre son premier album Turn On (The Music Machine) en 1966. Tout de noir vêtus et de cuir gantés, ils vont rapidement se faire remarquer et la chanson 'Talk Talk' (qui figure sur l'indispensable compilation Nuggets) accède au Top 20 très peu de temps aprè sa sortie. Deux albums suivront, plus anecdotiques. Fuzz et Farfisa sont omniprésents sur ce superbe premier LP qui reste un album incontournable pour tout amateur de garage 60's.

Turn On The Music Machine
(1966)

Wesley Willis - Greatest Hits Vol.1

Wesley Willis (1963-2003) était un artiste hors du commun. Dessinateur de talent reconnu pour la qualité de ses oeuvres, il composa plus de mille chansons et totalisa une cinquantaine d'albums. Il tirait son inspiration de sources aussi multiples que Jello Biafra, Elvis Presley, Batman (l'imparable 'I wupped Batman's Ass'), Al Capone, Arnold Schwarzenegger... L'art de Wesley Willis appartient à la Quatrième Dimension. Le genre ? Wesley Willis ! Voici le premier des trois volumes de ses Greatest Hits.

Greatest Hits Vol.1 (1995)