mercredi 30 septembre 2009

A Manchester Collection

Le Manchester Musicians Collective se crée en avril 1977, inspiré par son pendant londonien, axé lui, sur la musique contemporaine et expérimentale, ce qui n'est pas le propos à Manchester. Avec l'arrivé de Mark E. Smith, chanteur de The Fall, et Frank Ewart, des Manchester Mekons, le collectif tient enfin une direction. S'y installera, pour une période plus ou moins longue, une bonne partie de la nouvelle scène de Manchester, soit plus d'une cinquantaine de groupes au total, dont Joy Division (qui s'appelle encore Warsaw), A Certain Ratio, Slight Seconds, Grow-Up, IQ Zero (premier groupe du collectif programmé par John Peel) ou les injustement oubliés Spherical Objects, dont le chanteur, Steve Solamar, sortira cette compilation, en 1979, sur son label Object Music...

mardi 29 septembre 2009

Frank Zappa - Cucamonga

On cite souvent, à propos de Frank Zappa, des compositeurs compliqués comme Stravinsky, Varese, Stockhausen... On a tendance à oublier que, en 1961, à Cucamonga, au cœur du désert Mojave, Paul Buff et Frank Zappa inaugurèrent le Studio PAL (futur Studio Z) où enregistrent des groupes de Doo Wop et de Rhythm’n’Blues. Ici, c'est les deux lascars qui s'y essayent à travers The Rotations, The Pauls, Mr. Clean, The Heartbreakers ou Baby Ray & the Ferns... et c'est très swing!

A mind is like a parachute.
It doesnt work if it's not open.
Frank Zappa

lundi 28 septembre 2009

The Ramones - ST (and more)

Hey! Ho! Let's Go! En 29 minutes chrono, les Ramones explosent d'un gros coup de basket les conventions dans lesquelles s'enlisait le rock des seventies. Quelques rudiments de guitare (trop compliqués, les solos, pour Johnny Ramone), une rythmique au marteau, un chanteur pas vraiment conventionnel, de vraies chansons, avec de vrais textes, 2'30 max par titre, et quatre blazes en cuir sur une pochette qui dit sans ambage, en cette année 1976, que ça y est, et ça commençait à faire longtemps, il se passe enfin quelque chose dans le rock!

Our early songs came out of our real feelings
of alienation, isolation, frustration - the feelings
everybody feel between seventeen an seventy-five

Joey Ramone

punk ... [a] molded stick ... used to ignite fuses esp. of fireworks
(Webster’s Third New International Dictionary)

samedi 26 septembre 2009

Benny Joy - Crash The Rockabilly Party

Benny Joy est un artiste dont on peut se demander toujours pourquoi il est fait si peu mention hors des frontières du Rockabilly. Voilà pourtant bien un parcours qui mérite de s'aventurer au-delà d'un style ou d'une époque. Ceux qui en conviendront à l'écoute de ce disque peuvent se fendre sans la moindre hésitation du très beau coffret que vient de lui consacrer le label Norton et qui, outre les titres connus, propose de rares interprétations, et en particulier de superbes home-recordings!

The music of Benny Joy is raw and infectious. Althought twenty-odd
years have passed since his classic rockabilly sides were cut, they
haven't lost any of the savage bite that Benny first layed into them
Dennis Irvin (Kicks Fanzine, 1984)

vendredi 25 septembre 2009

Neu! - Neu!‘75

Neu!‘75 est à la fois l'album du retour de Neu! et le dernier disque du duo. Au départ membres de Kraftwerk, le guitariste Michael Rother et le batteur Klaus Dinger fondent Neu! (prononcer noï) en 1971. Leur premier disque, sobrement intitulé Neu! (prononcer noï) sort la même année, suivi, en 1972, de Neu!2 (prononcer noï deux fois) que le manque d'argent empêchera d'être tel qu'ils le concevaient. Pour l'anecdote, les techniques employées lors de l'enregistrement de cet album et si saluées par la suite tiennent davantage de bidouillages de fauchés que de réflexions novatrices. Dégoûtés par l'expérience et l'insuccès de l'album, Michael Rother et Klaus Dinger s'en iront expérimenter chacun de leur côté. Neu!‘75 (prononcer noï soixante-quinze fois) naîtra d'un rencontre fortuite trois ans plus tard. Les deux musiciens décident de se partager l'album, Rother pour la première face, et - surtout - Dingler pour la seconde. Choix peu judicieux ? pas forcément, pour l'époque, mais oui, définitivement, si on pensent à ceux qui, un peu plus tard, n'ont pas pris la peine de retourner le disque...

You know, I can say this over and over till I’m a boring old git
but Side 2 [of NEU! ‘75] is punk as fuck and two years ahead.
Not the Stooges, not the Dolls, not American at all. You hear
'Hero' and 'After Eight' and British punk suddenly makes sense.

Julian Cope

jeudi 24 septembre 2009

Woody Guthrie - The Asch Recordings Vol.4

I think Woody Guthrie was one of the great
American poets. And I think as time goes on
people will start to realize that he was a poet.
Moses Asch

mercredi 23 septembre 2009

Woody Guthrie - The Asch Recordings Vol.3

Troisième volet des Asch Recordings, ce disque présente la face la plus politisée de l'oeuvre de Woddy Guthrie et montre comment il adapte des thèmes traditionnels aux lutte sociales de son temps sans le moins du monde sacrifier son sens de la poésie...

I ain't in favor of a bloody revolution. [...] but in case
anybody tries to step in and stops you from changing
things into a better world - use your strenght.
Woody Guthrie

mardi 22 septembre 2009

Woody Guthrie - The Asch Recordings Vol.2

There is nothing sweet about Woody, and there is nothing sweet about the songs he sings. But there is something more important for those who will listen. There is the will of a people to endure and to fight against oppression.
John Steinbeck

lundi 21 septembre 2009

Woody Guthrie - The Asch Recordings Vol.1

Woodrow Wilson Guthrie naît le 14 juillet 1912 à Okemah, dans l'Oklahoma. Après une enfance marquée par plusieurs drames (sa mère est internée, sa sœur meurt dans un incendie, son père fait faillite), il trace la route et vit en tapant la manche avec sa guitare et en vendant ses dessins. En 1929, il quitte l'Oklahoma pour le Texas, où il passera plusieurs années. Les effroyables tempêtes de poussière (Dust Bowls) qui ravageront les régions des plaines le conduisent, comme beaucoup d'autres, vers la Californie des exploitations fruitières si bien dépeinte par John Steinbeck, où il s'installe plus que jamais au coeur des conflits sociaux, orne sa guitare du mythique "This Machine Kill Fascists", et dénonce dans ses chansons les exactions commises par les milices patronales et la complaisance de la police californienne, ce qui lui vaudra de nombreux démêlés avec la justice. Après moultes péripéties, il quitte la Californie pour New-York où il enregistrera pour l'American Library Of Congress Recordings et pour le label Folkways de Moses Asch. Son folk protestataire et ses textes très personnels en feront par la suite un des favoris du Greenwich Village, et de nombreux artistes s'atteleront à asseoir sa notoriété. Malheureusement, atteint de la même maladie qui fit interner sa mère, il sera très vite hospitalisé, ce jusqu'à sa mort, en 1967. The Asch Recordings regroupe, en quatre disques (accompagnés d'excellents livrets), l'essentiel de l'œuvre de Woody Guthrie, une œuvre brute, dépouillée à l'extrême dans son contenant, et définitivement salutaire dans son contenu...

samedi 19 septembre 2009

The Standells - Why Pick On Me

'Sometimes Good Guys Don't Wear White'... C'est peut-être tout ce qu'ils avaient trouvé à dire devant la tronche décomposée des parents de leurs petites copines qui les présentaient comme de possibles gendres... Faut dire qu'avec de telles têtes de conflit inter-générationnel et une production musicale à l'avenant, c'était franchement pas gagné d'avance...

You don't dig this long hair,
get yourself a crew-cut baby

Yeah! I mean what I said
Sometimes Good Guys Don't Wear White

jeudi 17 septembre 2009

Suicide - First (and more)

Dans la série 'À des années-lumière de...', Suicide se pose un peu là. Formé en 1971, au départ composé de Alan Vega au chant et... à la trompette! Marty Rev à la batterie, Cool P à la guitare et un certain Mari, à qui Marty Rev abandonne la batterie pour se mettre aux claviers, le groupe se retrouve très rapidement réduit à un duo, disons... peu orthodoxe, proposant des représentations assez remarquées où les machines de Marty Suicide donnent le beat à Alan Suicide qui, tout de cuir vêtu, psalmodie (ou braille, c'est selon) de la street-poetry en faisant tournoyer une chaîne de moto... L'avènement d'une nouvelle scène new-yorkaise, parmi laquelle on trouve les New-York Dolls ou Wayne County, les pousse un peu en avant, et, malgré une certaine réticence de la part des musiciens plus conventionnels (leur formule duo chant+clavier-boite à rythme à 30$ et leurs prestations souvent agressives en déconcertent plus d'un) leur philosophie résolument punk finira par être saluée par des artistes comme Tom Verlaine, Patti Smith, ou Richard Hell. Le duo se retire un moment pour réapparaitre, en 1975, avec des compositions plus élaborées. Le CBGB'S vient de réouvrir ses portes et est devenu le temple de la musique à New-York. C'est là qu'ils se font remarquer de Marty Thau, ancien manager des New-York Dolls qui leur propose un contrat. En 1977, six ans après leurs débuts. Ils enregistrent en un week-end cet album absolu et visionnaire...

Not only did we not have guitars, but no drums either. That was the reason we had the kind of reaction we did. Those were the two sacred cows of rock music. No one used drum machines in bands at the time. And then we had two people. And our name. It was threatening the status quo. (Marty Rev)

mercredi 16 septembre 2009

Loud, Fast And Out Of Control

'Rock 'n Roll smell phoney and false. It is sung, played and written for the most part by cretinous goons... and by means, of its almost Imbecilic reitersation and sly, lewd, in fact plain dirty lyrics. It manages to be the martial music of every sideburned delinquent on the face of the earth. It is the most brutal, ugly, desperate, vicious form of expression it has ever been my misfortune to hear.' (Frank Sinatra)

Quel rigolo ce Sinatra... Et pour bien souligner l'analyse d'une intelligence rare qu'il nous pond en 1957, voici cent-quatre titres qui prouvent, si besoin était, que cette 'brutal, ugly, desperate, vicious form of expression' qu'est le Rock 'n Roll aura quand même sacrément davantage marqué l'histoire de la musique que la guimauve qu'il nous servait à la même époque!