samedi 25 septembre 2010

Benjamin Péret - Benjamin l'impossible...

Les ennemis de la poésie ont eu de tout temps l’obsession de la soumettre à leurs fins immédiates, de l’écraser sous leur dieu ou, maintenant, de l’enchaîner au ban de la nouvelle divinité brune ou « rouge » - rouge-brun de sang séché – plus sanglante encore que l’ancienne. Pour eux, la vie et la culture se résument en utile et inutile, étant sous-entendu que l’utile prend la forme d’une pioche maniée à leur bénéfice. Pour eux, la poésie n’est que le luxe du riche, aristocrate ou banquier, et si elle veut se rendre 'utile' à la masse, elle doit se résigner au sort des arts 'appliqués', 'décoratifs', 'ménagers', etc. D’instinct, ils sentent cependant qu’elle est le point d’appui réclamé par Archimède, et craignent que, soulevé, le monde ne leur retombe sur la tête. De là, l’ambition de l’avilir, de lui retirer tout efficacité, toute valeur d’exaltation pour lui donner le rôle hypocritement consolant d’une sœur de charité.

Benjamin Péret (Le déshonneur des poètes - 1945)

Cet homme « qui croyait si peu en lui, qui attachait si peu d’importance
à son œuvre poétique – une des plus  originales et sauvages de notre
époque – jamais ne  cessa de faire confiance à la vie […]. Grâce à des
hommes comme Péret la nuit dans le siècle n’est pas  absolue »

Octavio Paz

vendredi 3 septembre 2010

Eddie Cochran - The Early Years



Yes! That's it—rock and roll!
Georges Harrison