Robert Wyatt - Nothing Can Stop Us

Ce soir, à minuit, pèteront les roteuses et retentiront les cris de liesse célébrant le passage à une nouvelle année... Une nouvelle année qui, comme les précédentes, et pour les trois quarts de la planète, sera une année de conflits, de crève-la-faim, et plus souvent les deux à la fois...

Et puis, comme si cela ne suffisait pas, survient la mort de Vic Chesnutt, dont le suicide, imputable sans doute aucun à son état dépressif chronique, l'est aussi à son énorme endettement (70.000 dollars) auprès du système de santé américain, qui vous laisse crever s'il vous manque cinquante balles à l'heure où sont distribués des milliards de dollars pour permettre aux spéculateurs de tous poils de continuer - youkaïdi, youkaïda - à s'en mettre plein les fouilles...

Alors oui, ce jour, le Dr Faustroll fait son schtroumpf rabat-joie, mais avec un autre très grand bonhomme à roulettes, coupable, en 1982, de ce Nothing Can Stop Us, qui, pour le même prix, nous livre des chansons magnifiques et nous remue délicatement le ciboulot... 

I shall die with Marxist-Leninist imprinted on my spine, like the
letters in Blackpool rock. It's not a question of what I do or say;
it's how the world feels to me. I don't expect other people to go
along with it, but I will never recant - or whatever it is you do.
I still don't see any other serious analysis of the world...
Robert Wyatt

link in 4th comment...

Vic Chesnutt - At The Cut

Ben voilà, je l'apprends en relevant les commentaires... Un type que je considére comme un des plus grands artistes de ces vingt dernières années a décidé de tirer sa révérence, le 25 décembre, à l'âge de 45 ans, et je ne sais trop quoi dire... Sale temps...

Gene Summers - Rockaboogie Shake

En dépit des prévisions de Gene Vincent, Gene Summers ne marquera pas l'histoire du Rockabilly... Comme pas mal d'autres oubliés de la chance (parfois plus déterminante que le talent), il lui faudra attendre plusieurs années pour être enfin reconnu à sa juste valeur, et il n'en a pas fini avec sa carrière puisqu'il tourne encore à ce jour!

Gene Summers was and is one of a

kind as well as being a big part of the

rockabilly scene that started in the 50's
Johnny Carroll

Kay Martin - I Know What He Wants For Christmas...

Puisque la saison s'y prête, le Dr Faustroll y va de son album de Noël avec ce disque de Kay Martin enregistré en 1962. Cette chère Kay a une petite idée du cadeau que souhaiterait le Père Noël, mais ne sait pas comment l'emballer. A considérer la pochette, on peut sans se tromper tabler sur plusieurs rouleaux de papier-cadeau...

PS: Évitez quand même d'animer le raout familial avec l'album, une mamie quelque peu versée dans la langue de Shakespeare risquerait l'apoplexie à l'écoute de titres tels 'Santa's doing the horizontal twist' ou 'Hang your balls on the Christmas tree'...

GS - I Love You Too

Une autre compilation de chez Teichiku consacrées aux GS (Group Sounds), un terme employé par les journaliste japonais pour désigner cette quelque centaine de groupes qui, marqués par la tournée des Beatles, au Japon, en 1966, allaient donner, dès le début de l'année 1967, une orientation un peu plus pêchue à la 'pop' japonaise, jusque-là bien mièvre...

GS - I Love You

Petite excursion au pays du Garage Levant, avec cette compilation sortie sur le label Teichiku (créé en 1934!)... Aujourd'hui très protéiforme, ce label distribue aussi bien des artistes locaux, des disques de karaoké, des programmes informatique, et compte à son catalogue un certain nombre de raretés garage, psychédélique, surf, des sixties japonaises...

Jack Scott - Baby She's Gone

En composant 'The Way I Walk', Jack Scott aurait-il imaginé que ce titre, repris plus tard par Robert Gordon et les Cramps, entrerait au Panthéon du Punk Rock... Ce canadien, fan de Hank Williams, s'imposera aux USA comme un des plus grands artistes de Rock'n'Roll face à ses 'concurrents' américains. Il alignera, en très peu de temps, un nombre impressionnant de hits dont il est en quasi totalité l'auteur (seuls les Beatles feront aussi fort aux États-Unis)... En bref, un compositeur d'exception, une vraie énergie rawk'n'roll, une voix sublime, magnifique dans tous ses registres... Vous aviez déjà 'The Way I Walk' entre les oreilles, faites aussi de la place pour 'I Never Felt Like This', 'Baby She's Gone', 'My True Love', 'Bella'... et celles-là ne seront certainement pas les seules! 

With the exception of Roy Orbison and Elvis Presley, no white rock and roller of the time ever developed a finer voice with a better range than Jack Scott, or cut a more convincing body of work in Rockabilly, Rock and Roll, Country-Soul, Gospel, Country-Pop or Blues. (Bruce Eder)

Jack Scott sounded tough, like someone you wouldn't want to meet in a dark alley unless he had a guitar in his hands. When he growled "The Way I Walk," wise men (and women) stepped aside. (Bill Dahl)

The Legendary Stardust Cowboys - Retro Rocket Back To The Earth + Ride Again

De même que pour Danny Cohen, je dois bien avouer qu'il me navre de ne pas (ou si peu) croiser au coin des blogs cet autre artiste atypique qu'est Norman Carl Odam, aka The Legendary Stardust Cowboy, et dont la discographie mérite bien mieux que d'être cantonnée au petit monde de l'Outsider Music...

God is my partner and he is on my side. It looks like that

I will be able to record Gospel records, be on Johnny Carson,

have my first date, and later on be in the Western movies.

Norman Carl Odam

Danny Cohen - Shades Of Dorian Gray

Après trois opus (et demi) du GÉNIALISSIME et trop peu entendu Danny Cohen postés sur ce blog, voici le quatrième, tout aussi exceptionnel que les précédents... Shades Of Dorian Gray, sorti en 2007, a été rattrapé depuis par un Fleas Of A Thousand Dannys plus difficile à dégotter qu'une démo de 'I Wanna Be Your Dog' par Charles Aznavour. Et le Dr Faustroll de dépérir à ne pouvoir se procurer cette perle rare... Si d'aventure, un lecteur avait une piste...

06/01/2010: Fleas Of A Thousand Dannys n'aurait jamais été distribué en CD, mais est disponible en téléchargement sur cdbaby.com, distributeur vendant les disques en provenance directe de groupes et de musiciens indépendants. Cette société semble avoir réussi à éliminer les intermédiaires et peut ainsi rémunérer plus largement les artistes... et voilà, sans surprise, ce nouvel opus de Dany Cohen est magnifique...

Peter Laughner - Setting Son

Si la production discographique de Peter Laughner se résume à une compilation (Take The Guitar Player For A Ride) et une poignée de singles, existent plusieurs enregistrements (en attente depuis 2007 d'une sortie officielle) permettant de se rendre compte de la place importante qu'il occupait au sein de la scène du Cleveland des seventies. Parmi ceux-ci, Setting Son, qui compile des titres enregistrées en 1976, pour la plupart au domicile de Peter Laughner, absolue étoile filante qui posa, avec quelques autres allumés, les bases d'un certain rock... Play on, beloved Son...

Peter Laughner was probably the single

biggest catalyst in the birth of Cleveland's

alternative rock scene in the mid-'70s 

Richie Unterberger

The Cramps - Songs The Lord Might Have Taught Us

Et toutes ces chansons qu'aurait pu nous chanter Lux Interior... Petite piqûre de rappel, simplement...

Rock'n'roll is so great that everyone in the
world should think it's the greatest thing
that's happening. If they don't, they're turds.
Lux Interior

Screamin' Jay Hawkins - Portrait Of A Man

Les archéologues de l'onomatopée rocanrol, après moults travaux, ont réussi à (à peu près) décrypter le 'A wop bop a loo bop a lop bam boom' qui ouvre le 'Tutti Frutti' de Little Richard... D'aucuns disent que ce département de recherche ferma peu de temps après qu'un de leur scientifique débarqua avec ce magnifique sujet d'étude qu'est Jalacy Hawkins...

Aaahahhhh Oooohhhhhh
Mmmhh Blooo Booouuu
Wooaaaaa Aaaaarrghh
Screamin' Jay Hawkins

Them - The Angry Young Them

Parmi les prescriptions du Dr Faustroll, celle-ci est à consommer sans restriction, particulièrement en cas de baisse de tension. Attention, toutefois, aux effets secondaires développés par certains titres et pouvant déconcerter l'entourage: Intempestifs cris G-L-O-R-I-A-esques, gigue incontrôlée des genoux, balancement autiste du tronc ou du chef...

I write songs. Then, I record them. And,

later, maybe I perform them on stage.

That's what I do. That's my job. Simple. 

Van Morrison

Otis Redding - Live in London and Paris

Voici quarante-deux ans disparaissait le plus grand chanteur soul de toute l'histoire de la musique... Quoi de plus approprié qu'Otis Redding 'live' pour se rappeler cet immense artiste à qui l'adjectif atemporel ne saurait faire rien d'autre que de se donner...

Mitch Ryder & The Detroit Wheels - An Ultimate Anthology

 A chaque fois qu'on évoque Detroit en blablatant musique, le MC5 et les Stooges débarquent immanquablement sur le tapis, rarement Mitch Ryder et ses Detroit Wheels... Comme si la grise et industrielle capitale du Michigan n'avait pu engendrer que des rockers enragés et revendicatifs... Le trip de William Levise Jr c'est les productions Stax-Volt et la Southern Soul, des influences affirmées quand même sous-tendues par cette énergie rock'n'roll propre à sa couleur de peau et à son quartier... Alors, dorénavant, au détour d'une conversation sur le rock de Detroit, ne manquez pas de rendre hommage au Prince de la 'Blue-Eyed Soul'...

The Beat Of The Earth - ST

Ah? faut qu'on s'arrête? Ben ouais, sinon ça tiendra pas sur une face... ont du s'entendre dire les membres de ce Beat Of The Earth, dirigés par Phil Pearlman (qui fut un temps versé dans la Surf Music)... Pourtant, contrairement à ce qu'on peut rencontrer dans ce style de démarche musicale, les Californiens de The Beat Of The Earth sont plus proches des improvisations du Velvet (en moins urbain, tout de même, situation géographique oblige...) des Doors ou même - osons-le- de Can, que des voyages lysergico-poussifs qui commençaient à devenir une (mauvaise) habitude à l'époque... Un groupe en tout cas peu entendu, coupable d'un des disques les plus expérimentaux commis en Californie en cette année 1967...

Wreckless Eric - The Donovan Of Trash

Après le split du Len Bright Combo et une petite aventure avec Le Beat Group Electrique, sans réelle perspective dans son pays natal, Eric Goulden gagne la France pour s'installer dans une maison à moitié abandonnée où il enregistrera, dans des conditions techniques primitives, ce Donovan of Trash, qui sortira en vinyl chez Hangman's Daughter en 1993 et sera même, à la grande surprise de Wreckless Eric lui-même, édité en CD par le label Sympathy For The Record Industry avec lequel il pensait ne rien avoir à faire... Et le bonhomme de se payer un (modeste) comeback par le simple fait d'apparaitre sur des labels culto-underground... De cette période "j'habite dans un taudis et je secoue mes démons" existe également un enregistrement live, en 1990, au magasin parisien New Rose... Toujours pas fatigué, Eric Goulden s'est fendu l'année dernière, en duo avec Amy Rigby, d'un bel album sobrement intitulé Wreckless Eric & Amy Rigby...

I recorded it like a Joe Meek record.
It’s very fucked up sounding, that record.
Wreckless Eric

Wreckless Eric Presents The Len Bright Combo

Emmené par un mythe parmi les mythes de la scène anglaise de la fin des années 70, à savoir Eric Goulden (aka Wreckless Eric), le Len Bright Combo  (qui compte également en son sein le très prolifique Bruce Brand) a assurément sa place parmi les meilleurs groupes anglais des années 80... Malheureusement, malgré les critiques enthousiastes du NME, ou le soutien de Andy Kershaw, journaliste à Radio One, les ventes des deux opus publiés dans sa courte existence ne décolleront pas du plancher et Eric Goulden, qui avait pourtant fait l'effort d'arrêter de picoler pendant tout ce temps, laissera tomber l'affaire pour s'en aller s'occuper ailleurs... Wreckless Eric Presents The Len Bright Combo regroupe les deux albums du groupe sortis en 1986: Combo Time! et The Len Bright Combo Presents The Len Bright Combo...

Chris Farlowe - The Immediate Anthology

C'est l'histoire d'un bonhomme qui passe à côté... Malgré un 'big hit' (Out Of Time, en 1966), Chris Farlowe, un des rares chanteurs blancs de Rn'B, ne connaitra pas le succès qu'il méritait incontestablement sur ce terrain. Peu soutenu par sa maison de disques (Immediate Records) qui avait d'autre chats à fouetter, il s'en ira ensuite se perdre dans le rock progressif, le jazz mou et même le hard rock... Cette anthologie rend un bel hommage à celui qui aurait pu devenir le white-brit' Otis Redding et permet de se mettre entre les oreilles parmi ses meilleures interprétations, avec une mention particulière pour son étonnante version de 'Paint It Black'...