Roky Erickson - Love To See You Bleed

Un peu année de merde pour le rocanrol, celle qui vient de s'écouler... Pensez-donc: Lux Interior, Sky Saxon, Vic Chesnutt, Willy Deville, Ron Asheton... j'en oublie et j'oublie aussi tous ceux qu'on ne connaissait pas et qui auraient gagné à être écouté... Alors, petit hommage à cette véritable légende qu'est encore vivante même qu'on s'demande comment ça s'fait...

You know, when the wind stops blowing, and something else kinda blows through: songs that make you think about things beyond--psychic things, and ghosts and goblins and gremlins and things like that, waiting beyond your door. Fun things... (Roky Erickson)

Paul Revere & The Raiders - Kicks! 1963-1972

Voilà donc le petit Paul viré de son école, à Boise, dans l'Idaho, en cette année 1958, et qui décide de s'en aller former ses Downbeats, qui vont rapidement s'appeler Paul Revere & The Raiders et s'affubler des tenues que l'on sait, en hommage à l'homonyme du chanteur, patriote de la révolution américaine qui s'était rendu célèbre dans la nuit du 18 avril 1775, lors de la bataille de Lexington et Concord, par sa course à cheval immortalisée sous le nom de 'Midnight Ride'. Près de vingt-cinq albums après, on peut se dire qu'être cancre, contrairement à ce que nous serinent les adultes, ça peut avoir du bon!

Johnny Cash - The Beast In Me

Bonne nouvelle... le 26 février 2010, jour où Johnny Cash aurait eu soixante-dix-huit ans, sortira enfin le très attendu American VI: Ain't No Grave, dernier volet de la série des American Recordings enregistrée  sous la houlette de Rick Rubin, et qui incluera le mythique inédit 'I Corinthians: 15:55', sur lequel il travailla les trois dernières années de sa vie...

Johnny said that recording was his main
reason for being alive. I think it was the
only thing that kept him going
Rick Rubin

The Saints - I'm Stranded

Et si ce disque n'était finalement, en son temps, que le reflet d'une trop longue observation de quelques énervés marsupiaux dans une contrée où ils étaient à l'époque plus répandus que les échevelés qui ornent la pochette... Aujourd'hui, les échevelés sont plus nombreux que les marsupiaux, qui, murmure-t-on dans le bush des environs de Brisbane, regrettent ces temps où la ville était mondialement connue pour son  incomparable scène punk'n'roll...

I always liked the intensity of the recording.
Chris Bailey

The Residents - The King And Eye

The King and Eye (I?) est - de manière définitive ET absolue - le plus surprenant hommage rendu à Elvis Presley. Enfin, hommage... car, pour les Residents, tout est là: le King était King de quoi? C'est de cette question hautement philosophique que vont débattre un adulte (le narrateur) et deux gamins... Et les Residents de souligner le débat par des reprises lourdes de sens pour concocter un album à leur inénarrable sauce, qui, quoiqu'en disent puristes des uns ou fans de l'autre, laisse malgré tout entrevoir l'affection qu'ils avaient pour le bonhomme... 

Red - Felk

S'il fallait cataloguer l'artiste lillois Red (Olivier Lambin), on pourrait le ranger entre quelques 'ol bluesmen, un Alan Vega des débuts et l'ethnologue sonore fou Hugues Le Bars... Premier album du lascar, sorti en 1999, Felk est enregistré à la maison, et l'univers domestique de Olivier Lambin traverse la musique de Red avec un naturel et une cohésion qui confine à la pure poésie... C'est étonnant, inclassable, bourré d'émotion et d'une grande qualité musicale...

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Don't Press Your Luck

Un petit aperçu de ce qui sortait des studios Trod Nossel, un des dinosaures des studios américains, basé dans le Connecticut, qui totalise aujourd'hui plus de quarante années d'activité... Il aura vu passer (entre autres) Mick Jazzer, les Box Tops, Nico, Ben E. King, Cub Koda, Joe Cocker, Marianne Faithfull... Sur ce disque, c'est un peu moins connu, mais bon, c'était le début... 

Them - Them Again

Encore eux ?

... ou eux, encore ?

You take stuff from different
places, and sometimes you stick
a line in because it rhymes,
not because it makes sense.
Van Morrison

John Frusciante - Niandra Lades and Usually Just A T.shirt

Premier album solo de John Frusciante, qui a lâché les Red Hot Chili Peppers, en 1992, pour cause d'incompatibilité - passagère - avec le succès, et d'affection - débordante - pour les opiacés, ce disque, enregistré dans la solitude et dans une ascèse technique quasi-absolue, nous en dit long sur l'univers de l'artiste, un univers qui ne fait pas dans le demi-flippé, où planent les ombres de Syd Barret, Skip Spence, Nick Drake, ou du trop peu cité Danny Cohen (je vous rassure, celui-là est toujours vivant)... au plus mal. Attention toutefois, cette introspection en soixante-dix minutes, et deux versants (Niandra Lades et sa face cachée) peut s'avérer ardue pour les néophytes du rock camisole, mais une fois franchi le sentiment de malaise, Niandra Lades and Usually Just A T.shirt apparait comme ce qu'il est, un disque superbe, et, parce qu'unique, auquel John Frusciante n'a pas trouvé son équivalent depuis sa sortie, en 1994...

Something like trying to protect yourself all the
time, things like trying to outwit fate. Those things
can be the worst thing you can do for yourself
John Frusciante

Vince Taylor - Jet Black Leather Machine

A rock'n'roll station is a station where
we can do what we want to do...

The Victors - Victorious

Considérant la scène garage sixties de Minneapolis, le plus beau tour de force qu'un musicologue puisse réaliser serait sans doute de dresser le tableau des recoupements entre Litter, Electras, Scotsmen, et ces Victors, qui seraient les futurs Litter, à moins que ce ne soient les Scotsmen, car, rétorqueront les spécialistes - et j'espère qu'il sont pris des notes -, en fait Dan Dailey, guitariste des Scotsmen et Victors, ne joue pas dans les Litter, ni Warren Kendrick, qui les produit et joue dans les Scotsmen, mais pas dans les Victors... Tandis que Jim Kane apparait dans les Victors et les Litter, et aussi dans les Scotsmen, mais pas dans les Electras... M'est avis que ça doit sacrément swinger au club des ayants-droit...

Dukes Of Hamburg - Some Folks

Le revival garage aura pondu une brochette de purs et durs (guitares et amplis d'époque, coupe de cheveux ad-hoc, reprises de circonstance, slip vintage...), ce sont pourtant les iconoclastes Dukes Of Hamburg qui remportent la palme du 'on s'y croirait'... Et pour brouiller davantage les pistes, ils ne sont pas le moins du monde teutons, ni plus ducs que votre serviteur médecin. Ces oiseaux-là sont de San Francisco, et menés de main de maître par Russell Quan, co-fondateur des mythiques Mummies et membre (entre autres) des Phantom Surfers, Count Backwards, Bobby Teens and the Flakes... Quatrième album du groupe, Some Folks (by The Dukes Of Hamburg), sorti en 2002, est une sacrément sympathique - et péchue - déclaration d'amour à ces sixties qui en ont encore pas mal à montrer...

The Headcoats - Elementary Headcoats

It's 2010... and cowboys are still square !

Note: le classement Amazon.fr ayant réservé ce disque "à un public averti", le Dr Faustroll se dégage de toute responsabilité quant aux conséquences - néfastes, on s'en doute bien - pouvant résulter de son écoute...