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lundi 18 janvier 2010

Red - Felk

S'il fallait cataloguer l'artiste lillois Red (Olivier Lambin), on pourrait le ranger entre quelques 'ol bluesmen, un Alan Vega des débuts et l'ethnologue sonore fou Hugues Le Bars... Premier album du lascar, sorti en 1999, Felk est enregistré à la maison, et l'univers domestique de Olivier Lambin traverse la musique de Red avec un naturel et une cohésion qui confine à la pure poésie... C'est étonnant, inclassable, bourré d'émotion et d'une grande qualité musicale...

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mardi 12 janvier 2010

John Frusciante - Niandra Lades and Usually Just A T.shirt

Premier album solo de John Frusciante, qui a lâché les Red Hot Chili Peppers, en 1992, pour cause d'incompatibilité - passagère - avec le succès, et d'affection - débordante - pour les opiacés, ce disque, enregistré dans la solitude et dans une ascèse technique quasi-absolue, nous en dit long sur l'univers de l'artiste, un univers qui ne fait pas dans le demi-flippé, où planent les ombres de Syd Barret, Skip Spence, Nick Drake, ou du trop peu cité Danny Cohen (je vous rassure, celui-là est toujours vivant)... au plus mal. Attention toutefois, cette introspection en soixante-dix minutes, et deux versants (Niandra Lades et sa face cachée) peut s'avérer ardue pour les néophytes du rock camisole, mais une fois franchi le sentiment de malaise, Niandra Lades and Usually Just A T.shirt apparait comme ce qu'il est, un disque superbe, et, parce qu'unique, auquel John Frusciante n'a pas trouvé son équivalent depuis sa sortie, en 1994...

Something like trying to protect yourself all the
time, things like trying to outwit fate. Those things
can be the worst thing you can do for yourself
John Frusciante

jeudi 17 septembre 2009

Suicide - First (and more)

Dans la série 'À des années-lumière de...', Suicide se pose un peu là. Formé en 1971, au départ composé de Alan Vega au chant et... à la trompette! Marty Rev à la batterie, Cool P à la guitare et un certain Mari, à qui Marty Rev abandonne la batterie pour se mettre aux claviers, le groupe se retrouve très rapidement réduit à un duo, disons... peu orthodoxe, proposant des représentations assez remarquées où les machines de Marty Suicide donnent le beat à Alan Suicide qui, tout de cuir vêtu, psalmodie (ou braille, c'est selon) de la street-poetry en faisant tournoyer une chaîne de moto... L'avènement d'une nouvelle scène new-yorkaise, parmi laquelle on trouve les New-York Dolls ou Wayne County, les pousse un peu en avant, et, malgré une certaine réticence de la part des musiciens plus conventionnels (leur formule duo chant+clavier-boite à rythme à 30$ et leurs prestations souvent agressives en déconcertent plus d'un) leur philosophie résolument punk finira par être saluée par des artistes comme Tom Verlaine, Patti Smith, ou Richard Hell. Le duo se retire un moment pour réapparaitre, en 1975, avec des compositions plus élaborées. Le CBGB'S vient de réouvrir ses portes et est devenu le temple de la musique à New-York. C'est là qu'ils se font remarquer de Marty Thau, ancien manager des New-York Dolls qui leur propose un contrat. En 1977, six ans après leurs débuts. Ils enregistrent en un week-end cet album absolu et visionnaire...

Not only did we not have guitars, but no drums either. That was the reason we had the kind of reaction we did. Those were the two sacred cows of rock music. No one used drum machines in bands at the time. And then we had two people. And our name. It was threatening the status quo. (Marty Rev)

mercredi 22 juillet 2009

30 ans d'agitation musicale en France

Gilles Yepreman, chroniqueur musical dans Le parapluie, une des toutes premières revues underground française du début des années 70, et organisateur de concerts improbables à la même époque, nous fait découvrir, en cinquante titres, trente années d'un panorama musical marginal au travers d'artistes parmi lesquels Jacques Dudon, Red Noise (mené par le fiston Vian), Gong, Dashiell Hedayat, Lard Free, Mahogany Brain (le gang des poètes électriques), Berrocal, Pinhas, Comelade... et encore Métal Urbain, Ulan Bator, Jean-François Pauvros et d'autres obscurs agités du solfège... Éclectique, surprenant et encyclopédiquement indispensable !

jeudi 23 avril 2009

Joe Meek - I Hear A New World

Comme il est tentant de parler d'ovni pour qualifier un album dont le concept repose sur la vie sur la lune à une époque où son univers demeurait encore très mystérieux. Concocté par Joe Meek et Rod Freeman, interprété par les Blue Men (le groupe de skiffle West Five), I Hear A New World se révèle être une aventure musicale et technique où guitare hawaïenne, petit piano, Clavioline et voix à la Alvin & The Chipmunks partagent la vedette avec les appareils impossibles concoctés par Joe Meek. On aurait cependant tort de prendre ce disque pour une seule prouesse technique ou un inventaire des possibilités offertes par la stéréophonie (ce qu'il aurait d'ailleurs pu être si Rod Freedman n'avait pas quelque peu freiné Joe Meek). C'est incontestablement une œuvre musicale, surprenante et visionnaire. En 1960, seuls quatre titres de l'album seront diffusés sur un sampler promo permettant aux professionnels de découvrir la stéréophonie, technique alors très peu usitée, et il faudra attendre 1991 pour que soit édité dans son intégralité cet étrange véhicule...

"I wanted to create a picture in music of what could be up there in outer space. At first I was going to record with music that was completely out of this world but realized that it would have very little entertainment value, so I kept the construction of the music down to earth." (Joe Meek)

lundi 23 mars 2009

The Residents - Meet The Residents

Bienvenue dans l'univers de Paul Mc Crawfish, John Crawfish, Georges Crawfish, et Ringo Starfish. Hélas pour eux, les quatre membres de ce mystérieux 'phenomenal pop combo' vont être loin de faire hurler les filles avec ce premier album sorti en 1974, dont le premier tirage se vendra à moins de cinquante exemplaires et dont la pochette leur vaudra d'être menacés de poursuites judiciaires par Capitol Records. Et, pour en apprendre un petit peu plus (?!), le Dr Faustroll ajoute une interview de Homer Flynn (aka Mister Skull, membre de Cryptic Corporation et porte-parole officiel des Residents) réalisée dans le cadre d'un sujet pour France Culture, par le journaliste Jean-Philippe Renoult, en 2001, et jamais diffusée...

There definitively have been some strange things
that have happened around Residents performances
Homer Flynn

dimanche 18 janvier 2009

Klimperei & Pierre Bastien - Mécanologie portative

Ce disque, sorti en 1998, a vu le jour à l'initiative du label nantais Prikosnovénie, qui avait été intéressé par l'Eggs Air Sister Steel de Pierre Bastien, sur lequel sur apparaissait Klimperei (Françoise et Christophe Petchanatz). Les musiciens vont entreprendre la construction de l'album par correspondance, Pierre Bastien adressant des séquences mécaniques, des lignes de basses ou des mélodies à la trompette, à Klimperei, qui va les assembler et les orchestrer pour obtenir au final les dix-huit titres de ce disque mécanique à deux voix où, au mécanium, à la contrebasse et à la trompette de Pierre Bastien répondent claviers, guitare, maillets, flûtes, cendrier, pèse-lettres, tenailles, peigne, théière... de Klimperei, pour construire un univers à la fois cocasse et grave, proche de celui de Pascal Comelade, Nino Rota, Erik Satie, ou de l'injustement oublié Penguin Cafe Orchestra.

Lien supprimé à la demande de Klimperei
Link removed by request from Klimperei

jeudi 15 janvier 2009

Captain Beefheart - Trout Mask Replica



Bon, à force de poster des billets sur des musiciens qui citent le Captain Beefheart comme une influence majeure (et il y en aura certainement d'autres), il était grand temps de lui rendre hommage (et en profiter pour lui souhaiter un bon anniversaire, puisqu'il souffle aujourd'hui même ses soixante-huit bougies!). Trout Mask Replica sort en octobre 1969. On n'a pas encore mis le nez dans la musique que déjà la pochette nous saute à la figure. Lorsqu'on retourne l'objet, apparaissent des titres aussi poétiques que 'Dachau Blues', 'Pachuco Cadaver', 'China Pig'.... Une belle entrée en matière qui s'affirme une fois la galette en place. Ce Don Van Vliet est décidément barge! Ce disque, produit par Frank Zappa, ne fait pas l'unanimité au sein des aficionados du Capitaine, mais c'est incontestablement le manifeste le plus écorché et le plus expérimental qu'il ait pondu dans sa géniale carrière. Vous avez dit dada?

Captain Beefheart is the most important musician to
rise in the Sixties,
far more significant and far-reaching
than the Beatles; as important for
all music as Ornette
Coleman was for jazz, as Leadbelly was for the blues.

Lester Bangs

mardi 13 janvier 2009

Dominique Grimaud - Slide

Agitateur musical depuis les années 70, Dominique Grimaud est le fondateur des groupes Camizole et Vidéo-Aventures. Il dirige également Les Zut-O-Pistes, une collection discographique dédiée à l'édition d'archives musicales d'artistes tels Pascal Comelade, Pierre Bastien, Klimperei... et a publié plusieurs ouvrages sur l'underground musical français. En mai 1998, il crée Slide, une installation visuelle et sonore composée de machines musicales déclenchées par des détecteurs de mouvements et où, muni de sa steel guitare et d'une guitare électrique préparée, seul ou accompagné d'autres musiciens, il donne des "concerts de poche" de durée variable, à la frontière du blues, du rock et de l'improvisation. Le projet est porté en studio, avec les treize musiciens participants et sort en 1999 sur le label Vand'Oeuvre.

jeudi 8 janvier 2009

Guigou Chenevier - Le diapason du Père Ubu

Guigou Chenevier débute sa carrière musicale en 1976, comme batteur au sein du groupe dada-rock Etron Fou Leloublan, qui fera partie en son temps du réseau européen Rock In Opposition. Touche-à-tout génial et insatiable, il enchaînera les expériences musicales dans des groupes comme Encore + Grande, Buga Up, Les Batteries, Volapük... ainsi que les collaborations avec un nombre conséquent de musiciens, les happenings, les illustrations sonores pour des films muets ou des spectacles, etc. Le diapason du Père Ubu est la musique du spectacle qui fut créé pour donner vie à l'orchestre imaginaire que Alfred Jarry voulait voir jouer lors de la première de Ubu Roi. Fanfare déjantée dans laquelle on trouve des intruments comme le paralipomène à coulisse, le padophone, l'ubuphone ou la clarinette intestinale... Pataphysiquement indispensable!

lundi 5 janvier 2009

Jac Berrocal - Fatal Encounters

Artiste hors normes, pilier de la scène alternative française depuis près de quarante ans, le trompettiste dada Jac Berrocal multiplie les expériences et les collaborations tous azimuths en mélangeant rock, punk, free-jazz, expérimental avec un réel talent. Parmi les musiciens qui ont travaillé avec lui, on trouve, entre autres, Irmin Schmidt et Jaki Liebezeit, de Can, Pascal Comelade, Pierre Bastien, James Chance, Lol Coxhill, Jacques Thollot, Jean-François Pauvros (au sein du groupe Catalogue) ou Vince Taylor, qu'on entend sur cet album 'parler' son titre 'Rock'n'Roll Station'.

vendredi 2 janvier 2009

Zoogz Rift - Amputees in Limbo

Lorsqu'il faut classer Zoogz Rift quelque part, on le retrouve souvent coincé entre Papy Creamcheese et le Capitaine Coeur-de-Boeuf. Il est vrai que la musique de Robert Pawlikowski, par son côté déjanté free-rock-dada-jazz post-atomique, peut faire penser aux travaux des deux pré-cités, mais elle dépasse largement le copié-collé pour brouiller davantage les pistes et les étiquettes. Peintre, musicien, écrivain, très inspiré par le mouvement surréaliste et Dada, Zoogz Rift sort son premier album With No Apparent Reason en 1976 et en réalisera près de cinquante jusqu'en 2003.

Zoogz Rift is unique and enjoyable
John Cage

dimanche 23 novembre 2008

The Residents - 19 Mysterious Tracks

Mais qui diantre sont ces lascars ?

mardi 28 octobre 2008

Pierre Bastien - Eggs Air Sister Steele

C'est en 1977 que Pierre Bastien construit ces premières machines musicales. Dans les années 80, il évolue au sein du Bel Canto Orquestra de Pascal Comelade et, à la même époque, il construit et met au point un orchestre mécanique composé de pièces de Meccano, d'instruments de musique traditionnels et d'objets usuels. C'est avec ces machines regroupées sous le terme Mécanium, et d'autres, issues de pratiques voisines, qu'il enregistre ses albums et donne ses concerts depuis plus de vingt ans.

Eggs Air Sister Steele (1995)

dimanche 26 octobre 2008

Moondog - The Viking Of The 6th Avenue

Né le 26 mai 1916, Moondog, de son vrai nom Louis Thomas Hardin, perd la vue à l'âge de 17 ans à la suite d'un accident et entame des études de musique dans des instituts pour aveugles. Le nom de Moondog, hommage à son chien qui avait pour habitude de hurler à la lune, apparait à New-York en 1947 et deviendra une légende pour les trente années à venir. Seul dans cette ville, avec seulement un mois de loyer en poche, il se retrouve rapidement à la rue et s'installe au coin de la 54e et de la 6e (qui deviendra plus tard le 'Moondog Corner') où, revêtu d'une robe de sa confection et coiffé d'un casque de viking, il déclame ses poèmes en s'accompagnant de percussions de son invention et de claviers bricolés. Des musiciens de Carnegie Hall, impressionnés par ce musicien, insistent auprès de leur chef d'orchestre pour qu'il puisse assister aux répétitions. C'est à cette période qu'il développe son sens de l'orchestration. Il rencontre également Charlie Parker, qui lui propose une collaboration, mais la mort subite de Parker fait avorter le projet. Le début des années 70 est un tournant dans sa carrière. Les artistes de la Beat Generation le considèrent comme une icône de la rébellion et un musicien majeur, il est célébré par Ginsberg, Dylan, mais aussi Joplin, Zappa, ainsi que Philipp Glass et Steve Reich qui voient en lui le précurseur de la musique minimaliste, ce qu'il réfute avec humour: 'Bach était déjà minimaliste dans ses fugues, alors, quoi de nouveau?'. En 1974, il part jouer en Europe où il rencontre Ilona Goebel, une 'scripte' musicale qui abandonne son travail pour se consacrer à la transcription de l'oeuvre de Moondog. Il s'installe à Recklinghausen en Allemagne, et ne retournera qu'une seule fois aux Etats-Unis, en 1989, à l'invitation du New Music American Festival de Brooklyn, pour partager l'affiche avec Glass et Reich. Il donne son dernier concert au Festival MIMI, à Arles, en 1999 et s'en va vers de nouvelles aventures peu de temps après. The Viking Of The 6th Avenue offre, en 36 pièces, un aperçu de près de cinquante années de la carrière de ce musicien hors normes.

The Viking Of The 6th Avenue (2005)